Le cri du corps d'Alexandre Chardin

17 avr. 2024


Adam a quatorze ans et il aime : les roues arrière, le foot, être un génie scolaire, Fifa, Lison (qui a des yeux, bababa !) et en découdre avec la bande adverse, que ce soit à coups de poings ou de manettes. Adam, c'est tout ça à la fois. Et jusqu'ici, tout va bien. Jusqu'ici, tout allait bien...


• • • • •

Le cri du corps d'Alexandre Chardin
Éditions Sarbacane (Exprim'), 2024 - 144 pages - 13,90 €

• service presse •

Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez. Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
violence - hôpital

• • • • •


Alexandre Chardin est un auteur français que j'ai découvert il y a trois ans avec le roman YA Notre feu (Rageot, 2021). Si je ne garde pas un énorme souvenir de l'histoire, je sais avoir bien apprécié cette lecture. Là, je pense ne pas trop m'avancer en disant que Le cri du corps me restera en tête pendant un bon bout de temps.

"J'étais coincé à l'écouter pleurer au-dessus de moi. J'avais mal pour elle."

Une bagarre et tout bascule. Adam ne bouge plus, se voulant plus malin que la police ? Ou se voilant la face de peur d'affronter la réalité ? Un court roman plein d'émotions, de colère, d'amour. Un court roman avec quelques beaux personnages, notamment secondaires. Un court roman qui ne peut laisser indifférent.e. Je n'ai pas envie de dire qu'il va juste "à l'essentiel", car je trouve que l'auteur nous donne finalement beaucoup en peu de pages. Écrit à la première personne du singulier, avec un langage très familier, je dois bien avouer que je ne pensais pas être aussi émue et touchée par Adam - sa manière d'appréhender les retombées de la bagarre et son séjour à l'hôpital. 

Heartstopper, tome 5 : Premières fois d'Alice Oseman

15 avr. 2024



Risque de spoiler si vous n'avez pas lu les tomes précédents.
Nick et Charlie sont très amoureux. Ils se sont enfin dit les trois petits mots magiques, et Charlie a presque convaincu sa mère de le laisser dormir chez Nick. Il veut franchir une nouvelle étape dans leur relation... mais parviendra-t-il à trouver l'assurance nécessaire ? Et avec Nick qui part à la fac l'an prochain, est-ce que tout va changer ? Un nouveau départ pour leur histoire ?


• • • • •

Heartstopper, tome 5 : Choses sérieuses d'Alice Oseman
Éditions Hachette, 2023 - 336 pages - 17 €

VO : Heartstopper - Volume 5 (2023) - Traduit par Valérie Drouet

Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez. Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
⇾ Veuillez noter que ce tome de Heartstopper contient des discussions à propos de santé mentale et de troubles alimentaires, ainsi que des références sexuelles
L'avertissement cité ci-dessus est écrit au début du livre.

• • • • •


Du premier au cinquième tome, l'évolution des personnages se ressent et se voit - autant dans leur caractère que dans la manière dont ils sont dessinés et, bien entendu, dans leur parcours de vie. C'est cool de les suivre aussi intimement... C'est le cas de le dire avec les nouveaux sujets abordés dans ce tome d'ailleurs ! Histoire d'amour, flirt, émoi & sexualité. L'autrice s'en sort une fois de plus haut la main pour nous proposer une histoire de qualité.

Nick se pose des questions sur son avenir et ne sait pas quelle fac choisir. Partir loin de son amoureux et vivre une relation à distance ? Charlie, quant à lui, avance doucement dans son combat contre ses troubles alimentaires. Les voir ensemble est toujours aussi mignon. Il dialogue beaucoup, se confie l'un à l'autre, etc. Et les voir évoluer séparément est super intéressant - chacun a ses préoccupations personnelles et fait son bonhomme de chemin pour y voir clair. J'ai hâte d'explorer ces deux aspects encore un peu plus dans le sixième et dernier tome...

Les personnages secondaires ne sont jamais en reste, pour soutenir et conseiller le duo principal, mais aussi pour aborder divers sujets ou faire des choix différents. C'est un point que j'apprécie également beaucoup avec ces livres.

"Genre, comment je sais s'il en a envie aussi ?? Je me sens presque comme l'an dernier - avant qu'on se mette ensemble -, comme si j'avais de nouveau un crush super intense sur lui, et je n'arrête pas de penser à lui - à NOUS. [...]"

Bon à savoir : La "chronologie de l'Osemanvers" nous est proposée en fin de volume - histoire de situer les tomes d'Heartstopper dans le temps, par rapport aux livres qui y sont liés - L'année solitaire (avec Tori, la sœur de Charlie, en personnage principal) et les novellas sur Nick & Charlie.

Le temps des mitaines, tome 1 : Le mystère de la chambre morne de Loïc Clément et Anne Montel

12 avr. 2024


Cinq protagonistes que tout oppose vont devoir rivaliser d'ingéniosité pour sortir d'une salle de colle éternelle. 
Céleste, Prosper, Angus et Nocte doivent passer un samedi entier en retenue en compagnie de Caïus, la petite frappe du collège. Intimidant, agressif, ce dernier est à lui seul une bonne raison pour qualifier cette journée de "désagréable". Quand les élèves découvrent qu'ils sont prisonniers d'une bulle temporelle, le club des collés bascule dans le cauchemar.

• • • • •

Le temps des mitaines, tome 1 : Le mystère de la chambre morne de Loïc Clément et Anne Montel
Éditions Little Urban, 2020 - 180 pages - 12,90 €

Lire un extrait ICI

• • • • •


J'ai tellement apprécié ma lecture de l'intégrale des aventures du Professeur Goupil qu'il me fallait continuer mon exploration de cet univers créé par Anne Montel et Loïc Clément. Et il y a de quoi faire ! Une série de BD chez Dargaud et une série de romans chez Little Urban portent toutes deux le titre Le temps des mitaines et nous place dans la vallée des Mitaines. Niveau chronologie, les romans se déroulent vingt ans avant les BD - du temps de la jeunesse de Goupil (précédemment cité) et de Céleste (dont le fils, Arthur est un des personnages principaux des BD). Voilà pour les explications, histoire de remettre un peu cette lecture dans son contexte...


Angus Goupil (renardeau), Prosper Bluth (souriceau), Céleste Anternoz (oursonne), Nocte Stoker (chauve-souris) et Caïus Ménuss (chaton). Cinq étudiant•e•s à la personnalité très différente se retrouvent collé•e•s ensemble. Auront-iels le temps de réfléchir à la cause de leur punition alors qu'un étrange phénomène se produit et qu'iels se retrouvent entouré•e•s d'une barrière quantique qui les coupe du monde extérieur ? Malgré les questionnements et les frictions, iels vont peu à peu se confier et, qui sait, peut-être se trouver quelques points communs...


L'écriture de Loïc Clément se marie toujours aussi bien aux dessins d'Anne Montel. Et, une fois de plus, le duo profite d'aborder des thèmes forts au fil des aventures vécues par les personnages. Ici, il est question de harcèlement, de maltraitance et de solitude. Même si ce ne sont pas des sujets joyeux, ils sont bien traités. Ajoutez-y un humour bien dosé et des personnages attachants et vous avez un premier tome très cool à lire ! Je compte bien poursuivre la série avec la suite - Sa majesté des escarmouches (2022) et je me pencherai sur les BD avec plaisir également.

À la fin du roman, Loïc Clément parle des influences à d'autres œuvres dans ce tome et il cite notamment The Breakfast Club (film de John Hughes, sorti en 1985). Cette précision m'a fait sourire car connaissant bien le film, j'ai tout de suite fait le rapprochement et je me demandai justement si le clin d'œil était voulu ou fortuit. Le choix des noms des personnages n'est pas un hasard non plus, d'après les infos que le duo nous donnent également à la fin. 

Glen Affric de Karine Giebel

9 avr. 2024

 


Je suis un idiot, un imbécile, un crétin. Je n’ai pas de cervelle.
Léonard se répète ce refrain chaque jour et chaque nuit, une suite de mots cruels qu’il entend dans la cour, dans la rue. Son quotidien. Léo le triso. Léonard le bâtard. Léonard n’est pas comme les autres et il a compris que le monde n’aime pas ceux qui sont différents. Alors il rêve parfois de disparaître.
Être ailleurs. Loin d’ici.
À Glen Affric.
Mais les rêves de certains sont voués à finir en cauchemars…

• • • • •

Glen Affric de Karine Giebel
Éditions HarperCollins (Noir), 2024 - 749 pages - 10,50 €

• service presse •

Avertissement (Trigger Warning) :
Je vous laisse surligner ci-dessous, si vous le voulez. Cela peut divulguer une partie de l'intrigue.
harcèlement - violence et torture - mort - suicide - mutilation - séquestration - évocation de viol, d'avortement forcé

• • • • •


Outre des nouvelles dans des recueils, j'ai déjà eu l'occasion de lire deux romans de Karine Giebel - Chiens de sang (Fleuve, 2008) et Juste une ombre (Pocket, 2018). Je sais ses thrillers très appréciés et Glen Affric, en particulier, avait l'air d'avoir marqué beaucoup de lecteurices à sa sortie.

Glen Affric, c'est Léonard, Jorge et Mona. Une famille dans la tourmente. Rencontrer Léonard, c'est s'attacher à un ado que la vie a malmené dès l'enfance. Recueilli et soutenu par Mona, souffrant d'un retard mental, il n'a pourtant pas la chance de vivre une adolescence paisible. Non. Des petits c** se plaisent à le harceler, le racketter. Jusqu'à ce que cela vire au drame. Et la vie de Léonard bascule encore... La peur au ventre, les larmes aux yeux, soir après soir, il supplie sa mère de le sortir de cet enfer.

"Touchera-t-il un jour le fond ? A-t-il connu ce que l'humanité peut engendrer de plus abject ou doit-il redouter pire encore ? 
Léonard se demande."

Au fil des pages, nous comprenons toute l'importance que prend Glen Affric pour Léonard et Jorge - ce lieu comme un lien entre ces deux frères qui n'ont pas eu l'occasion de grandir ensemble. Mais ce ne sera pas le seul lien qu'ils partageront, malgré eux. Les pages se tournent et nous n'avons de cesse d'espérer le meilleur pour les personnages, une main tendue amicalement, une seconde chance... Pourtant, ce sont surtout les malheurs que nous voyons s'enchaîner - entre injustice, désespoir et souffrance. Alors on les savoure, les amitiés presque inattendues, les discussions entre frères, etc. Pour espérer ne pas voir Léonard être complètement brisé par la vie. On retient notre souffle. L'écriture de l'autrice pourrait nous faire dévorer les près de 750 pages d'une traite sans aucun souci. Malgré quelques points/retournements de situation qui m'ont paru un peu gros, peu réalistes, j'ai beaucoup aimé ce thriller, dont les derniers mots m'ont donné la chair de poule.

Jorge et Léonard, des prénoms comme un clin d'œil loin d'être innocent au classique de John Steinbeck.
Le genre de personnages qui nous reste en tête et dans le cœur bien après la dernière page tournée.

Les Spectres de Draven School d'Éric Senabre

6 avr. 2024


Un pensionnat anglais, quatre élèves désespérés, une nuit pour s'en sortir !

C'est Noël, mais pas pour tout le monde. Vidya, Tommy, Christabel et Algie sont punis par le directeur de Draven School, leur sinistre pensionnat. Leur mission est des plus désagréables : ils doivent nettoyer le bâtiment de fond en comble en une nuit, au risque de rester entre les murs pour les fêtes. Mais catastrophe : ils vont libérer par erreur... six spectres malveillants ! Et comme chacun avait su faire trembler l'Angleterre à sa manière de son vivant, leur échapper sera désormais une question de vie ou de mort...

• • • • •

Les Spectres de Draven School d'Éric Senabre
Éditions Didier Jeunesse, 2024 - lu en ebook - 13,99 €

• service presse •

• • • • •


Noël approche, mais les quatre inséparables - Vidya, Tommy, Christabel et Algie - n'ont pas le plaisir de retrouver leur famille comme leurs camarades. Doué•e•s en classe, iels cumulent pourtant les bêtises et leur indiscipline ne plaît pas au directeur qui finit par leur imposer une nuit de corvée. Mais la tentation est trop forte et les voilà à fouiller dans les affaires d'un des professeurs de l'école, soupçonné de pratiquer la magie noire... Les choses vont de mal en pis ; silhouettes noires effrayantes, spectre les suivant dans les couloirs une hache à la main, etc. 

"Quand nous sommes réunis tous les quatre, les choses finissent toujours par dévier de leur trajectoire. C'est une sorte de malédiction collective."

C'est parti pour la chasse aux fantômes ! Le cadre est propice aux frissons - Draven School et son architecture assez spéciale, ses coins et recoins... Le fait que l'intrigue se déroule sur à peine quelques heures permet de nous maintenir dans une certaine tension aussi. Ajoutez à cela que les spectres (plus ou moins terribles) qui croisent la route des quatre ami•e•s nous plongent dans l'histoire de l'Angleterre avec un grand H et vous avez un roman jeunesse frissonnant et instructif à la fois. J'ai beau avoir vu venir le twist final, je le trouve tout de même efficace.

"Tommy coupa court à notre perplexité en claquant des mains :
- On avait parlé de partir en courant, je crois ? Perso, je suis toujours totalement pour !"

Les personnages ayant quatorze ans, je place ce livre en "jeunesse" (conseillé dès 12 ans sur le site de la ME).
Les amateurs•rices de récits à la Chair de Poule devraient y trouver leur compte.